Restauration et valorisation du site des Folies Siffait

CONTEXTE

Le site des Folies Siffait a suscité dès sa création au XIXe siècle la curiosité locale par son caractère insolite, fascinant - voire dérangeant - dans le paysage « sauvage » des bords de Loire. Aujourd’hui, cette curiosité renaît par sa redécouverte fortuite, après être tombée dans l’oubli. A la fois élément d’architecture inscrit à l’inventaire supplémentaire des Monuments Historiques depuis 1992 et Espace Naturel Sensible depuis 2007 avec son rachat par le Département, le site des Folies Siffait constitue un objet patrimonial singulier. Abandonné depuis de nombreuses années, le site s’est fragilisé par manque d’entretien courant et l’envahissement de la végétation, créant des désordres structurels, notamment dans sa partie centrale. Les années 1980-1990 ont été marquées par un premier regain d’intérêt initié sous l’impulsion de la Mairie du Cellier à travers un concours d’idées et une campagne de restauration des terrasses du bas. Malgré ce mouvement, le Département, propriétaire des lieux depuis 2007, a préféré fermer le site au public, en attendant des travaux de consolidation et de sécurisation. Un site qui reste largement à révéler : depuis 2018, des visites guidées sur réservation sont proposées de façon saisonnière, sur les week-ends (période estivale). Le site a accueilli 3400 visiteurs en 2018 et 6400 en 2019.

ENJEUX

• Préserver ce qui fait le mystère du lieu : sa force romantique ;

• Planifier les interventions de restauration, en raisonnant par rapport aux incidences qu’elles peuvent avoir sur le reste du site et définir les actions techniques et de sécurisation nécessaires à leur réalisation ;

• Proposer des aménagements adaptés au site pour mieux accueillir les publics (stationnement, accueil, mise en accessibilité, confort, sécurité), en veillant à concilier les intérêts des riverains ;

• S’assurer de l’équilibre entre une ouverture au public et la préservation d’un cadre paysager et d’une biodiversité fragile ;

• Contribuer à l’attractivité de cette partie de la vallée de la Loire, entre Ancenis et Nantes.

CONCEPTION

Le bâtiment d'accueil

Implantation à l’entrée principale du site d’un espace d’accueil d’environ 160 m² de surface utile et comprenant un accueil / billetterie, boutique, espaces d’interprétation et d’usage mixte, sanitaires et locaux techniques. S’étirant le long de l’allée centrale la construction accompagne le visiteur dans sa promenade. Reprenant les grands axes du site et jouant avec sa topographie, elle serpente entre les arbres existants. Le bâtiment est envisagé entièrement en bois et, malgré les exigences techniques demandées, il est conçu à l’image d’une « cabane ». Des tuiles de bois (essentes) constituent la peau de l’édifice. Leur format et leur teinte rappellent les murs en pierres sèches de l’ensemble du site des Folies Siffait. Se grisant avec le temps, elles diminueront l’impact visuel de la construction. Desservis par une passerelle constituée de caillebotis et structure en acier auto-protecteur, les locaux sont accessibles à l’ensemble des publics. La passerelle doublant les circulations, permet une grande flexibilité des usages, chaque pièce étant desservie indépendamment des autres et à travers un système de sas réduisant les déperditions thermiques. Certaines zones peuvent être ainsi facilement fermées en fonction des besoins.

La motte castrale

Le projet de la motte du château-guet vise à:

• Travailler à la mise en accessibilité du château-guet médiéval, seul espace pouvant être rendu accessible à terme aux publics PMR, par le biais d’une passerelle depuis le cheminement d’entrée ;

• Révéler le substrat médiéval aux regards des visiteurs, impliquant d’engager des fouilles archéologiques préalables et des travaux de confortement et de dégagement des bâtis ;

• Valoriser la motte castrale comme une étape introductive ou conclusive et historique, aménagée en belvédère offrant un panorama sur la Loire.

Après la phase diagnostics complétée des études topographiques, géotechniques, d’accessibilité PMR, paysagères et environnementales, une passerelle d’accès, utilisant les dénivelés du terrain pour réduire sa portée, permet l’accès à tous les publics depuis l’entrée principale du site jusqu’à la motte castrale : le traitement minéral du chemin existant, la passerelle en acier et caillebotis corten ainsi que le cheminement en pourtour de la motte castrale permettent de rendre accessible au public ce belvédère unique sur la Loire, d’offrir des vues sur les Folies Siffait tout en minimisant l’impact environnemental des nouveaux aménagements. Sur les murs maçonnés une signalétique est proposée pour donner des informations tant sur l’horizon et le grand paysage de la vallée de la Loire, sur les Folies Siffait, le relief et la végétation alentour, que sur les reliefs du Castel Guy médiéval disparu.

L'escalier nord

Proposer aux visiteurs un parcours en boucle, qui permet de relier les terrasses au nord du site en remontant le talus en lisière du monument. Les travaux réalisés au cours de l’été 2020 ont consisté à implanter une passerelle provisoire en échafaudage, afin de permettre un circuit de visite en boucle et conserver l’accessibilité pendant les travaux de restauration.

Nous proposons d’aménager le cheminement en remplaçant la passerelle / escalier provisoire par un ouvrage en acier corten plus intégré dans le site et de même écriture que les autres architectures envisagées.

Cette proposition tend à diminuer l’ampleur des ouvrages en s’adaptant au mieux au terrain naturel.

Elle se limite à la construction de trois escaliers principaux permettant de franchir les parties les plus accidentées du site (au niveau des murs de soutènement des terrasses).

Le reste du parcours se fait par des cheminements au sol qui épousent le terrain. Les terrassements ne dépassent pas 50 cm de déblais-remblais. Des voliges en acier corten stabiliseront les sols aux endroits de fort dévers. Les cheminements, en barrette de schistes, répondront aux contraintes de circulation tout en s’adaptant à la topographie. Leurs tracés, schématiques à ce stade, pourront également épouser de façon plus précise les courbes de niveaux.

Le fait de cheminer sur le sol existant laisse aussi la possibilité de s’approcher des murs en pierre et offrir des vues plongeantes sur les terrasses 32, 34 et le reste du site. L’accès à la terrasse 32 est rendu possible par l’ouverture de la baie existante du mur nord et par la construction d’un petit escalier de 4 marches. Pour les fondations, au vu des conclusions du BET GINGER, la solution préconisée par la maîtrise d’œuvre consiste à curer le site des massifs béton et réaliser de nouvelles fondations de type micropieux forés, en béton, ne dépassant pas 20cm de diamètre et venant reprendre, en superstructure, un ensemble de poteaux en acier corten, support des escaliers et passerelles. Si la réutilisation des massifs bétons existants comme support de la nouvelle passerelle restait envisagée il faudrait les fonder correctement.

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